Voici un disque d’une importance capitale que chaque amateur de musique contemporaine devrait s’empresser d’écouter, sans parler de ceux qui continuent d’arpenter avec une foi de charbonnier- en auditeurs ou créateurs – les sentiers sinueux et étroits de la musique improvisée. Ce disque devrait plus largement fasciner tout amateur de musique nouvelle. Car voici que Tiri Carreras vient nous rappeler avec un incroyable brio que les étroits et sinueux sentiers de la recherche musicale s’ouvrent parfois sur des univers sonores dont la splendeur et la vastitude semblent inépuisables.Tiri Carreras fait preuve avec cette œuvre d’une maîtrise de son art qui laisse d’abord pantois par son perfectionnisme : comment un homme seul peut-il produire une telle symphonie de timbres ? Perfectionnisme du son également, caractéristique primordiale pour ce genre d’oeuvre où la richesse timbrique est tellement importante. Et c’est encore Tiri Carreras qui en est l’auteur. La sidération fait vite place à l’enthousiasme, la joie qu’on éprouve devant cette musique parfaitement nouvelle, quasiment indescriptible et totalement non reproductible, et pourtant d’une évidence miraculeuse. Une musique aussi singulière que les gestes inventés pour lui donner la vie, une musique urgente du frottement, du tremblement et du soubresaut, une musique qui convoque le mouvement, l’espace et la couleur, une musique qui est l’incarnation parfaite de cette vibration primordiale qui donne sa vie au son. Non seulement une musique vivante, mais une musique vivace, vibrante, vibrionnante. En un mot euphorisante.
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